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Qu’est-ce que la chimie verte dans le domaine de la découverte de médicaments ? 

Une conversation avec Yacoub Fall

Spécialisé dans l’utilisation des catalyseurs en chimie organique, Yacoub Fall possède plusieurs années d’expérience acquises en Mauritanie, en France et au Canada.

Cependant, il s’efforce toujours d’intégrer de nouvelles techniques à sa chimie chez OmegaChem. En tant que chercheur scientifique principal de niveau II, il fait tout son possible afin que ses réactions aient un impact minimal sur l’environnement.

Nous avons parlé à Yacoub de la chimie verte, de son expérience lorsqu’il est venu vivre au Canada et de sa carrière dans la découverte de médicaments.

Quel est votre parcours professionnel ? Comment avez-vous bâti une carrière dans la découverte de médicaments ?

J’ai commencé ma carrière en chimie organique en Mauritanie et c’est là que j’ai obtenu mon baccalauréat. Je suis ensuite parti en France pour faire une maîtrise en chimie organique et en chimie industrielle à l’université d’Aix-Marseille.

Une fois mon diplôme de maîtrise en poche, j’ai été recruté par le professeur avec qui j’avais fait mon stage de maîtrise afin de poursuivre mes études jusqu’au doctorat. Ma thèse doctorale portait sur la chimie industrielle et les catalyseurs, la synthèse de ligands et l’utilisation des catalyseurs en chimie organique. J’ai effectué ma thèse dans deux universités : l’université d’Aix-Marseille et l’université de Rennes. 

Par la suite, j’ai postulé pour devenir attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’Université d’Orléans. Cela m’a permis d’enseigner aux étudiants de l’université tout en travaillant sur la recherche en chimie avec un professeur agrégé. L’Université d’Orléans était très concentrée sur la chimie pharmaceutique et ils sont renommés pour leurs recherches publiées dans ce domaine.

J’ai immigré au Canada en 2010. Cependant, je suis arrivé juste au moment où l’industrie pharmaceutique s’est effondrée. Il n’y avait pas de travail dans l’industrie et j’ai alors choisi de postuler pour obtenir un diplôme postdoctoral à l’Université McGill. J’ai travaillé avec le professeur Jean-Philippe Lumb qui développait sa chimie sur l’oxydation aérobie catalytique. Les résultats que nous y avons obtenus étaient très positifs.

 Je suis resté à McGill pendant deux ans, puis j’ai commencé à chercher du travail dans l’industrie pharmaceutique. J’ai d’abord travaillé pour une petite ORC à Edmonton pendant un an. Par la suite, j’ai déménagé à Lévis où j’ai postulé pour un emploi chez OmegaChem. Depuis que j’ai commencé à travailler ici, l’entreprise a vraiment progressé et évolué. Nous avons maintenant un deuxième bâtiment et nous avons commencé à travailler avec des clients du monde entier. C’est de cette façon que je me suis retrouvé chez OmegaChem.

 

Il semble que vous ayez beaucoup d’expérience dans l’industrie et dans le milieu universitaire. Qu’est-ce qui vous a attiré chez OmegaChem ?

Quand je suis arrivé au Canada, mon anglais n’était pas parfait et je voulais l’améliorer. J’ai donc choisi de travailler dans un milieu anglophone à Edmonton. Bien que cela ait aidé, le fait de devoir utiliser l’anglais constamment représentait un grand défi pour moi.  J’ai donc postulé pour travailler chez OmegaChem car c’est une entreprise francophone et la chimie sur laquelle ils travaillaient m’intéressait beaucoup.

J’aime aussi vivre à Lévis. Il y a une énorme différence entre cette ville et Montréal. Pour vivre à Lévis, vous devez apprécier la nature et l’environnement. Il peut parfois être difficile de convaincre un citadin de quitter la grande ville mais une fois que vous êtes ici, vous constatez que la forêt n’est qu’à 10 minutes.  C’est magnifique et Montréal ne peut pas vraiment vous offrir la même chose. Le fait d’être si près de la nature me fait énormément apprécier ma vie à Lévis.

De plus, l’environnement de travail chez OmegaChem est très agréable. Des gens du monde entier travaillent ici : Afrique, Iran, Inde, Europe et bien d’autres endroits. En même temps, l’ambiance chez OmegaChem est plutôt familiale et « québécoise ». On s’entend tous très bien.  Je travaille ici depuis près de huit ans et certaines personnes sont même chez OmegaChem depuis plus de 20 ans !

C’est également très stimulant de travailler dans une entreprise où vous avez la possibilité de découvrir des molécules qui pourraient être étudiées dans la recherche pour la découverte de médicaments. Même si notre rôle intervient assez tôt dans le processus, cela peut prendre cinq ou six ans pour qu’une molécule atteigne le marché et la synthèse peut être très difficile.  C’est un travail très gratifiant mais il y a également beaucoup de défis.  La chimie que nous faisons est très complexe et nos clients ont des standards très élevés par rapport à notre travail.  Cependant, c’est très excitant de découvrir une molécule particulièrement difficile à trouver après avoir essayé pendant trois ou quatre mois. C’est passionnant !

 

Fantastique. Et à quoi ressemble une journée de travail typique chez OmegaChem ?

Je commence mes journées tous les matins à 7 heures. Chez OmegaChem, nous bénéficions d’une certaine flexibilité dans notre horaire de travail et nous pouvons commencer plus tôt dans la journée, ce qui nous laisse le temps de faire l’épicerie, de récupérer nos enfants à l’école, etc. 

Dans notre laboratoire, chacun a son caractère et sa personnalité mais nous nous entendons bien et nous travaillons ensemble pour résoudre les problèmes de chimie. Par exemple, je suis spécialisé dans le développement de la catalyse et la synthèse de ligands phosphorés. En même temps, si j’ai un collègue spécialisé dans la chimie des sucres et que je n’ai pas autant d’expertise dans ce domaine, je sais que je peux compter sur lui pour m’aider.

 Dans la mesure du possible, j’essaie toujours de réaliser des réactions qui ne nuiront pas et ne pollueront pas l’environnement. C’est ce qu’on appelle la « chimie verte ».

 

Pourriez-vous nous en dire plus sur votre vision de la chimie verte ?

La chimie verte est un sujet d’actualité parmi les spécialistes de la catalyse. C’est une façon de faire de la chimie qui vise à protéger l’environnement le plus possible.  Par conséquent, il est très important pour nous d’essayer de réaliser des réactions de manière propre et verte.

Un exemple de chimie verte en catalyse consiste à utiliser un catalyseur comme le palladium sur un support solide, qui ne se consumera pas entièrement dans une réaction. Après la réaction, on peut filtrer le contenu et si le catalyseur est demeuré solide, on peut l’utiliser pour une autre réaction de manière à ne pas générer de déchets.

 

C’est fascinant. Comment vous décririez-vous en tant que scientifique et collègue ?

 Je pense que mes collègues diraient que je possède une force tranquille.

 Le laboratoire peut être un environnement stressant. Parfois, une réaction peut ne pas fonctionner et l’on sait que le client attend un résultat.  Nous devons donc obtenir le produit attendu dès que possible. Dans une situation comme celle-là, je reste habituellement calme et je ne me laisse pas distraire par le stress. Face aux difficultés, je me consacre à trouver une solution qui satisfait le client. Je suppose que c’est pour ça que mes collègues disent que je possède une force tranquille.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?

 Je n’ai pas choisi de travailler dans la chimie pharmaceutique par hasard. J’ai fait ce choix parce que je suis passionné par la médecine et la découverte. Ce qui me motive, c’est la chance de pouvoir contribuer à la découverte d’un médicament ou d’un traitement qui aidera les gens.

 

Selon vous, quelle sera la prochaine étape importante dans la découverte de médicaments ?

J’ai récemment vu un article publié par des chercheurs de l’Université du Texas qui ont développé un composé prometteur qui pourrait tuer plusieurs types de cancers actuellement très difficiles à traiter. Le composé présentait également un profil d’innocuité notable et un indice thérapeutique élevé lorsqu’il a été testé sur des modèles animaux. Cela pourrait générer de nouveaux médicaments susceptibles de traiter ces cancers qui seraient plus sûrs et qui auraient moins d’effets secondaires chez l’humain. Je pense que cela va continuer à faire l’objet de recherches mais c’est un développement très prometteur.

Je pense également que les OCR continueront à jouer un rôle important. Les grandes sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques disposent du matériel et des financements mais elles auront encore besoin de l’aide des OCR pour développer des molécules. Notre travail au laboratoire n’est pas facile.  Notre travail requiert beaucoup de temps et nous devons rédiger de nombreux rapports. Par conséquent, les OCR seront nécessaires pour développer ces molécules en temps opportun.

 

Que diriez-vous à un scientifique qui envisage de postuler pour un emploi chez OmegaChem ? Qu’est-ce qui distingue OmegaChem des autres entreprises ? 

Lorsque vous travaillez chez OmegaChem, vous évoluez dans un environnement très agréable et stimulant. Juste derrière notre immeuble, on aperçoit une rivière et des gens qui s’y rendent parfois pour pêcher. La vie ici est belle, et croyez-le ou non, c’est encore plus beau en hiver qu’en été !

Nous travaillons également avec des gens qui viennent du monde entier et qui apportent de nouvelles perspectives et plusieurs idées innovantes.